Construit dans les années 1930, le train qui relie le centre de l’île à l’Océan indien compte parmi les rares lignes ferroviaires de Madagascar encore en activité. Il permet de désenclaver une dizaine de villages qu’aucune voie ne relie au réseau routier. D’où son intérêt pour la vie de la population et l’économie de la région. Pour le touriste, prendre ce train permet de parcourir des paysages fort différents. Le départ se situe à 1200m d’altitude dans la ville de Fianarantsoa. Ici le paysage des Hautes Terres est dominé par les villages du peuple mérina dont les maisons sont construites en briques provenant des nombreuses tuileries de la région. Au fur et à mesure de la descente vers la mer la végétation tropicale se fait de plus en plus dense. On peut se faire une idée des différents fruits, légumes et épices exotiques produits dans les villages traversés en se penchant sur l’offre des vendeurs ambulants, en dégustant bananes, litchis, écrevisses, beignets ou en faisant sa provision de poivres vert, rouge ou noir. En fait, un des intérêts majeurs de ce parcours est d’être en contact très proche avec la population locale. Les villages ne sont traversés par le train que deux fois par semaine dans chaque direction. Le passage du train attire par conséquent les personnes de tout âge qu’ils soient voyageurs, commerçants ou simple curieux. Ah, j’ai failli vous priver d’une information importante: le train est parti à 7:00 heures pour arriver…à minuit, pour une distance de 170 km cela fait quand même une moyenne de 10km/h. Soyons juste: les arrêts dans certaines gares se sont prolongés une fois jusqu’à deux heures, le temps de charger des marchandises. Les six dernières heures du trajet après le coucher du soleil ont été parcourues dans l’obscurité quasi totale à l’intérieur des wagons, faute d’éclairage suffisant. C’est étonnant quand on sait que les voitures du train sont d’origine suisse, probablement un don de la Confédération helvétique à la République de Madagascar. Mais laissons parler maintenant les images prises lors de mon voyage en octobre 2018…