A l’extrême Sud de l’Ethiopie, les deux côtés du fleuve Omo sont peuplés par une multitude de tribus. Elles se distinguent nettement les unes des autres par leur culture ancestrale et leurs traditions. Nous sommes ici à l’un des berceaux de l’humanité. En 2014, j’ai eu la chance de visiter la région qui loin d’être une destination touristique était, dans sa partie à l’Ouest de la rivière Omo, réservée à quelques photographes aventuriers. Depuis, la situation a grandement évolué. En 2016 a été terminé le barrage Gibe III sur l’Omo, avec 245m le plus haut d’Afrique. Construit avec l’apport financier de la Chine – la Banque Mondiale ayant refusé pour des raisons ethniques de s’y associer – le barrage sert à l’irrigation d’une région grande comme la Belgique. Là, où autrefois les tribus nomades emmenaient leur bétail dans la savane se sont créées à perte de vue des plantations de coton et de canne à sucre exploitées par des groupes asiatiques, des ponts franchissant l’Omo ont été construits et tout un réseau routier a vu le jour. Autant dire que la vie des tribus a été bouleversée. Je suis heureux de pouvoir rendre ce petit hommage aux ethnies menacées, illustré par des souvenirs qui me sont particulièrement chers. Je renouvèle en même temps mes remerciements à Francis, mon ami et compagnon de voyage, l’initiateur de l’expédition en 2014. Sans lui, je n’aurais probablement jamais connu ce trésor humain en péril.
Je précise que les photos des personnes rencontrées ont été faites en situation de reportage spontanée sans mise en scène particulière.