Carlo Levi, peintre, médecin et écrivain fut arrêté en 1935 pour son activité de leader antifasciste. Pendant deux ans, il fut assigné à résidence dans un petit village du Mezzogiorno. A cette époque, le Sud de l’Italie accusait un retard de développement considérable par rapport au Nord, on peut parler d’un monde ancestral, primitif dans lequel la lutte pour la survie occupait une place centrale. La masse des gens vivait dans une pauvreté à peine croyable, quelques privilégiés menaient une vie plus aisée. Dans un langage simple et prenant, Carlo Levi décrit ce monde dans son roman “Le Christ s’est arrêté à Eboli”, publié en 1945, qui devint un grand succès littéraire de l’après-guerre, y compris sur le plan international.
75 ans plus tard, j’ai pu visiter le village d’Aliano en Basilicata où vivait Carlo Levi pendant son bannissement.
Le cimetière où repose le peintre-écrivain se trouve au bout d’un parcours dédié à Levi et qui traverse tout le village. Des plaques nous renseignent sur les endroits où il a vécu certains épisodes décrits dans son oeuvre. Dans une rue adjacente, j’ai pu rencontrer un habitant qui avait croisé Levi dans sa jeunesse, et j’ai assisté à une conversation à l’improviste entre cette personne et un voisin où ils ont évoqué pour la première fois après tant d’années l’époque où Mussolini grâce à son invasion de l’Abyssinie pensait créer une “Grande Italie”, période qui demandait d’énormes sacrifices à la population. A l’autre bout du parcours, l’ancienne poste héberge un petit musée. Si on veut voir un choix plus grand des peintures de Levi, il faut se rendre à 90 km de là, à Matera, au Musée national du Palazzo Lanfranchi. Une fresque très imposante consacrée à la Basilicata, commandée à Levi après la guerre, y est exposée. Trois sujets y sont représentés: une réunion politique d’un jeune leader enflammé, des scènes de la vie rurale et une veillée funèbre. De par son approche humaniste, cette peinture complète parfaitement l’oeuvre littéraire.
Saviez-vous que Matera est candidate comme “Capitale européenne de la culture” pour 2019? Pourquoi ne pas penser à aller y faire un tour dès maintenant?
Merci Georg pour cet hommage à Levi,
surtout pour les peintures du Palazzo Lanfranchi que j’ai pu voir pour la première fois.
J’ai fait une année de mes études à Matera, mais à l’époque on n’avait pas encore valorisé le Levi peintre.
Ciao, Giovanni
Je suppose que tes études à Matera remontent au temps où certains habitants vivaient encore dans les grottes … ou presque :)) Merci pour ton commentaire, je m’efforcerai de présenter prochainement d’autres photos de “ta” belle et sauvage Basilicata .
En effet à l’époque il y avait encore certaines familles qui ne voulaient
pas quitter les lieux.
Et moi je fréquentais le lycée dont le siège c’était…. (j’avais oublié de l’écrire)
le Palazzo Lanfranchi .
Ciao, Giovanni
Ah oui, intéressant. Pourtant je n’avais pas vu de plaque commémorant le passage d’un illustre élève nomme Giovanni L. (pas Levi) à cet endroit :))